Prix des moutons pour l’Aïd 2025 en Algérie : la concurrence des moutons importés inquiète les éleveurs locaux

À l’approche de l’Aïd El-Adha, une fête religieuse marquée par le rituel du sacrifice, les marchés algériens enregistrent une évolution notable dans les habitudes d’achat des citoyens. Dans certaines zones de vente, notamment les points informels, une baisse significative de la demande pour les moutons locaux est observée, au profit des moutons importés proposés à prix plus attractifs.

Moutons importés en Algérie : un impact direct sur les éleveurs locaux

L’introduction récente des moutons importés sur le marché algérien a provoqué une véritable redistribution des cartes pour les acteurs du secteur. Le gouvernement algérien a en effet autorisé l’importation d’ovins destinés à l’Aïd El-Adha afin de stabiliser les prix et de soulager les ménages face à l’inflation.

Cette mesure, bien accueillie par de nombreux consommateurs, a cependant engendré un effet boomerang sur les éleveurs locaux. Interrogé par un média local lors d’une visite au marché à bestiaux de Chéraga, à l’ouest d’Alger, un éleveur témoigne de la chute de la fréquentation : « Les gens recherchent les prix bas. Les moutons importés coûtent moins cher, et cela nous pénalise ». Il regrette également que la qualité supérieure des moutons locaux ne suffise plus à attirer les acheteurs, les coûts de l’élevage ayant fait grimper les prix.

Les prix des moutons locaux varient désormais entre 55 000 et 140 000 dinars algériens, selon la race, la taille et le poids. Les races réputées comme l’« Ouled Djellal » ou la « Houshi » restent les plus chères, tandis que les moutons de gabarit plus modeste attirent moins de clients, malgré leur accessibilité.

Prix des moutons pour l’Aïd 2025 : un critère décisif pour les ménages

Le facteur prix est devenu central dans le choix des consommateurs algériens, notamment pour ceux issus des classes moyennes et populaires. Dans un contexte économique difficile, la fixation officielle des prix pour les moutons importés constitue une opportunité pour de nombreux foyers d’accomplir le sacrifice rituel sans compromettre leur stabilité financière.

Plusieurs citoyens rencontrés sur les marchés confient leur satisfaction : « Grâce aux prix fixés par l’État, nous pouvons acheter un mouton pour l’Aïd sans trop de pression ». Cette mesure semble donc répondre à un besoin réel, tout en permettant à un plus grand nombre de fidèles de participer à la fête.

Cependant, cette politique soulève des inquiétudes quant à la viabilité du secteur de l’élevage local. Les professionnels de la filière ovine dénoncent une concurrence déséquilibrée qui menace la pérennité de leurs activités. Beaucoup espèrent que des solutions équilibrées seront mises en place afin de préserver à la fois le pouvoir d’achat des consommateurs et la santé économique des éleveurs.

Les moutons locaux en Algérie : qualité reconnue mais prix élevé

Malgré une qualité indéniable, les moutons élevés localement peinent à concurrencer les animaux importés sur le plan tarifaire. Selon les éleveurs, les coûts de l’élevage en Algérie — aliments, soins vétérinaires, transport — restent particulièrement élevés, ce qui influe directement sur les prix de vente.

Les races locales comme l’« Ouled Djellal » ou la « Houshi » sont reconnues pour leur chair tendre et leur adaptation au climat algérien. Elles représentent une valeur culturelle et gastronomique appréciée, mais leur prix, parfois supérieur à 130 000 DA, les rend inaccessibles pour une large frange de la population.

Pour certains consommateurs attachés à la qualité, ce surcoût reste justifié. Toutefois, dans une conjoncture économique marquée par l’inflation, beaucoup préfèrent opter pour des moutons importés, quitte à faire des compromis sur la qualité ou l’origine de l’animal.

Marché de l’Aïd en Algérie : vers un regain de dynamisme à l’approche de la fête ?

Malgré la baisse actuelle de la demande pour les moutons locaux, les professionnels du secteur ne désespèrent pas. Selon plusieurs éleveurs et experts du marché, une reprise de l’activité est attendue dans les derniers jours précédant l’Aïd El-Adha.

De nombreux Algériens, en quête des meilleures affaires, préfèrent en effet attendre les jours qui précèdent la fête pour faire leur achat. Cette stratégie de dernière minute pourrait donc profiter aux vendeurs locaux, qui seraient tentés de baisser les prix ou de proposer des offres plus attractives pour écouler leur stock.

En parallèle, les autorités pourraient également ajuster leur politique pour rééquilibrer la concurrence entre produits importés et production nationale. Des mesures telles que des subventions ciblées ou des aides aux éleveurs sont régulièrement évoquées pour soutenir le secteur sans pénaliser le consommateur.