Le gouvernement algérien renforce sa législation antidrogue avec un projet de loi ambitieux, combinant prévention, répression et accompagnement. Ce texte, en cours d’examen au Parlement, introduit des mesures strictes pour lutter contre le trafic et la consommation de stupéfiants.
Des tests de dépistage obligatoires pour les suspects
Le projet de loi prévoit que les forces de l’ordre peuvent soumettre les personnes suspectées de consommation de drogues. Cette mesure vise à déterminer si un individu était sous l’influence de substances illicites lors de la commission d’un acte criminel. Le refus de se soumettre à ces tests est considéré comme une infraction, reflétant une tentative d’entraver la justice.
Cette disposition renforce les moyens d’investigation des autorités, permettant une collecte de preuves plus efficace et une meilleure identification des consommateurs de drogues impliqués dans des délits.
Renforcement des sanctions : peine de mort et déchéance de nationalité
Le texte introduit des sanctions plus sévères contre les trafiquants de drogues, notamment la peine de mort pour les infractions commises dans ou à proximité des établissements éducatifs, de santé ou sociaux.
De plus, les personnes naturalisées reconnues coupables de crimes liés aux stupéfiants peuvent être déchues de leur nationalité algérienne, tandis que les étrangers impliqués sont passibles d’expulsion.
Ces mesures visent à dissuader les activités criminelles liées à la drogue et à protéger les institutions sensibles de la société.
Dépistage obligatoire dans le cadre professionnel
Le projet de loi impose aux candidats à l’emploi, tant dans le secteur public que privé, de fournir un certificat médical attestant de l’absence de consommation de drogues ou de substances psychotropes. Cette exigence s’applique également aux concours de recrutement dans la fonction publique.
Cette initiative vise à garantir un environnement de travail sain et à prévenir les risques associés à la consommation de drogues sur les lieux de travail.
Prévention et dépistage dans les établissements scolaires
Dans une démarche préventive, le projet de loi prévoit la mise en place de tests de dépistage de drogues pour les élèves, avec le consentement des parents ou l’autorisation d’un juge pour mineurs.
Les résultats de ces tests sont utilisés exclusivement à des fins thérapeutiques, visant à offrir un accompagnement médical aux jeunes concernés.
Cette mesure s’inscrit dans une stratégie de détection précoce et de prise en charge des cas de consommation de drogues chez les jeunes.
Prise en charge médicale des personnes dépendantes
Le projet de loi met l’accent sur le traitement des personnes souffrant de dépendance aux drogues, prévoyant leur prise en charge dans des établissements spécialisés ou sous surveillance médicale externe, avec un encadrement judiciaire garantissant le respect des normes professionnelles et humaines.
Cette approche vise à offrir un soutien adapté aux personnes dépendantes, favorisant leur réinsertion sociale et réduisant les risques de récidive.
Une stratégie nationale intégrée contre la drogue
Le projet de loi s’inscrit dans une stratégie nationale globale de lutte contre la drogue, articulée autour de trois axes principaux : la prévention, le traitement et la répression. Cette approche implique la collaboration des institutions étatiques, des forces de sécurité, du système judiciaire et de la société civile.
L’objectif est de créer un environnement propice à la réduction de la consommation de drogues et à la lutte efficace contre le trafic de stupéfiants, en mobilisant l’ensemble des acteurs concernés.