L’aéroport international Houari Boumediene d’Alger a récemment été le théâtre d’une affaire mêlant trafic de drogue et corruption au sein des services douaniers. Un passager, arrêté en possession de comprimés d’ecstasy, a réussi à s’évader avec la complicité de plusieurs agents des douanes. Cette affaire met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités algériennes dans la lutte contre le trafic de stupéfiants et la corruption.
Arrestation d’un passager en possession d’ecstasy à l’aéroport d’Alger
En février 2024, un étudiant de 24 ans originaire de Constantine a été arrêté à l’aéroport d’Alger alors qu’il tentait d’embarquer pour Dubaï avec 300 comprimés d’ecstasy dissimulés dans une boîte de beurre. Cette arrestation s’inscrit dans un contexte de vigilance accrue des autorités face à l’augmentation du trafic de psychotropes. En effet, les services de la Direction régionale des Douanes Alger-Extérieur ont saisi environ 25 000 comprimés psychotropes entre janvier et août 2023, dont la majorité était de type ecstasy .
La méthode utilisée par le passager pour dissimuler la drogue témoigne de l’ingéniosité des trafiquants. Des cas similaires ont été rapportés, comme la saisie de 54 000 comprimés d’ecstasy dissimulés dans des pots de ketchup à l’aéroport d’Alger en décembre 2024 . Ces tentatives illustrent la nécessité pour les autorités de renforcer les contrôles et d’adopter des technologies de détection plus avancées.
Évasion du suspect avec la complicité de douaniers
Quelques heures après son arrestation, le passager a réussi à s’évader de l’aéroport avec l’aide de deux agents des douanes. Selon ses aveux, une douanière a facilité sa fuite contre un pot-de-vin de 150 euros, tandis qu’un autre agent a reçu 70 000 dinars pour son assistance . Cette évasion a mis en évidence des failles dans le système de sécurité de l’aéroport et a soulevé des questions sur l’intégrité de certains membres des services douaniers.
L’affaire a rapidement pris de l’ampleur, conduisant à l’arrestation de huit agents des douanes, dont des cadres, impliqués dans cette affaire de corruption. Ils ont été placés en détention provisoire et poursuivis pour des accusations d’obtention d’avantages indus et d’abus de fonction. Cette situation souligne l’importance de mettre en place des mécanismes de contrôle internes rigoureux pour prévenir de tels actes de corruption.
Verdict du tribunal de Dar El Beïda
Le tribunal de Dar El Beïda a rendu son verdict le 7 mai 2025. Le principal accusé, l’étudiant, a été condamné à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars algériens. Les agents des douanes impliqués ont reçu des peines de prison de différentes durées, reflétant la gravité de leurs actes.
Cette affaire met en lumière les efforts des autorités judiciaires pour lutter contre la corruption et le trafic de drogue. Elle souligne également la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de surveillance au sein des institutions publiques pour prévenir de tels abus de pouvoir.
Lutte contre le trafic de drogues à l’aéroport d’Alger
L’aéroport d’Alger est un point névralgique dans la lutte contre le trafic de drogues en Algérie. En janvier 2024, les services de police et des douanes ont saisi 24 970 comprimés d’ecstasy sur trois passagers en provenance de France . Cette saisie s’ajoute à d’autres opérations similaires, comme celle de décembre 2023 où 44 658 comprimés d’ecstasy et 450 grammes de cocaïne ont été interceptés .
Ces chiffres témoignent de l’ampleur du trafic de drogues et de la nécessité pour les autorités de renforcer les contrôles aux frontières. La coopération entre les différents services de sécurité et l’utilisation de technologies de pointe sont essentielles pour détecter et intercepter ces substances illicites.
L’affaire de l’aéroport d’Alger met en évidence les défis auxquels sont confrontées les autorités algériennes dans la lutte contre le trafic de drogues et la corruption. Elle souligne l’importance de renforcer les mécanismes de contrôle, de surveillance et de formation au sein des services douaniers et de sécurité. Seule une approche intégrée et coordonnée permettra de prévenir de tels incidents à l’avenir et de garantir la sécurité des citoyens.