Importation cabas Algérie

Commerce du cabas en Algérie : les nouvelles règles que les voyageurs doivent connaître en 2025

En 2025, l’Algérie intensifie sa lutte contre le commerce informel, notamment le phénomène du « commerce du cabas », qui consiste à faire entrer sur le territoire national des marchandises importées illégalement via les voyageurs. Face à l’ampleur du phénomène, les autorités douanières multiplient les mesures pour protéger l’économie locale, réguler les importations et lutter contre la revente illégale de produits étrangers.

Dans cet article, nous passons en revue les nouvelles procédures douanières, les produits visés, les sanctions encourues, ainsi que les conseils pratiques pour les voyageurs algériens en 2025.

Qu’est-ce que le commerce du cabas en Algérie ?

Le « commerce du cabas », appelé aussi « trabendo », est une forme de commerce informel pratiquée par des voyageurs qui transportent des produits achetés à l’étranger, souvent en Europe, pour les revendre en Algérie sans autorisation ni déclaration. Il s’agit généralement de produits électroniques, cosmétiques, textiles ou alimentaires.

Ce commerce parallèle échappe aux circuits officiels, aux taxes douanières et à la TVA. Il s’est largement développé ces dernières années en raison de la forte demande des consommateurs algériens pour les produits étrangers souvent indisponibles ou plus chers sur le marché local. Mais il cause aussi un manque à gagner considérable pour l’État et nuit aux commerçants locaux qui respectent la loi.

Renforcement des contrôles douaniers aux frontières algériennes

Face à l’ampleur du phénomène, la Direction générale des Douanes (DGD) a lancé une vaste opération de contrôle dans les aéroports, ports et postes frontaliers terrestres. En 2025, les voyageurs arrivant en Algérie sont soumis à des inspections plus rigoureuses : ouverture systématique des bagages, scan des effets personnels et surveillance accrue des profils dits « à risque ».

Objectif : limiter les abus

Les autorités ciblent notamment les voyageurs revenant régulièrement de l’étranger avec de grandes quantités de produits ne correspondant pas à un usage personnel. Ces derniers sont soupçonnés d’alimenter un marché parallèle illégal.

D’après une note des services douaniers citée par plusieurs médias, les contrebandiers se font souvent passer pour des touristes ou des expatriés de retour au pays, mais importent en réalité des lots importants de marchandises destinés à la revente.

Les produits ciblés par les douanes algériennes

Plusieurs catégories de produits sont désormais particulièrement surveillées :

  • Électronique : smartphones, tablettes, ordinateurs, accessoires Apple ou Samsung ;
  • Cosmétiques et parfums : marques françaises et européennes très prisées par les consommateurs algériens ;
  • Textile et vêtements de marque : jeans, baskets, sacs, montres ;
  • Denrées alimentaires : chocolats, café, produits bio ou sans gluten ;
  • Appareils électroménagers ou accessoires de cuisine.

Ces produits, lorsqu’ils sont importés en grande quantité, sont automatiquement considérés comme destinés à la revente non autorisée, et donc saisis par les services douaniers.

Une rumeur sur une amende de 300 euros démentie par les douanes

Début 2025, une rumeur a circulé sur les réseaux sociaux, laissant entendre que les voyageurs transportant des produits européens seraient désormais soumis à une amende forfaitaire de 300 €. Cette information a rapidement enflammé les plateformes de discussion et suscité l’inquiétude des Algériens vivant à l’étranger.

Face à cette désinformation, la Direction générale des Douanes a publié un démenti officiel. Elle a précisé que « aucune nouvelle mesure de ce type n’a été adoptée », et que les règles en vigueur sont les mêmes que les années précédentes, mais mieux appliquées.

“Les procédures douanières actuelles visent uniquement à empêcher l’importation illégale de marchandises à but commercial, et non à pénaliser les voyageurs ordinaires”, a précisé un communiqué repris par l’agence APS.

Les sanctions en cas d’infraction douanière

Les voyageurs qui ne respectent pas les règles d’importation peuvent s’exposer à plusieurs types de sanctions douanières :

  1. Saisie des marchandises considérées comme excédant l’usage personnel ;
  2. Amende douanière proportionnelle à la valeur des produits saisis, pouvant aller jusqu’à 200 % du montant ;
  3. Poursuites judiciaires en cas de récidive ou d’infraction grave ;
  4. Inscription dans une base de données des contrevenants aux frontières, avec contrôle renforcé pour les futurs voyages.

Dans certains cas extrêmes, les douaniers peuvent aussi confisquer le passeport temporairement, voire interdire l’entrée sur le territoire pour les étrangers ou binationaux impliqués dans des activités de contrebande.

Ce que dit la loi : usage personnel vs usage commercial

La législation algérienne autorise les voyageurs à introduire certains produits pour leur usage personnel, à condition que :

  • Les quantités soient raisonnables (ex. : un téléphone neuf, quelques vêtements, une bouteille de parfum) ;
  • Les produits ne soient ni interdits ni réglementés ;
  • Aucune valeur excessive ne soit détectée sans déclaration préalable.

À partir d’une certaine quantité, les articles sont présumés destinés à la revente, et donc assujettis aux droits de douane, même si le voyageur prétend qu’ils sont pour un usage familial.

Conseils pratiques pour les voyageurs en 2025

Pour éviter tout désagrément lors de votre arrivée en Algérie, voici quelques recommandations essentielles :

1. Renseignez-vous avant le départ

Consultez le site officiel de la Douane algérienne pour connaître les produits autorisés, les quantités limites, et les formalités à respecter.

2. Conservez vos factures

Si vous transportez un objet neuf ou de valeur, gardez la facture d’achat pour prouver que vous êtes le propriétaire légitime et que l’objet n’est pas destiné à la vente.

3. Évitez les achats en vrac

Importer plusieurs exemplaires d’un même produit (5 smartphones, 10 parfums identiques…) est un signal d’alerte pour les douaniers. Cela est rarement compatible avec un usage personnel.

4. Déclarez spontanément les articles douteux

Mieux vaut déclarer un produit à l’arrivée que le dissimuler et risquer une saisie. Une déclaration honnête peut parfois éviter une amende.

Vers une régulation durable du commerce informel en Algérie ?

Le gouvernement algérien affirme que la lutte contre le commerce du cabas s’inscrit dans une politique plus large de réorganisation du marché intérieur. L’objectif est double :

  • Favoriser les circuits officiels de distribution, en encourageant l’importation par des entreprises légales ;
  • Réduire l’économie informelle, qui représenterait encore 30 à 40 % des échanges commerciaux selon certaines estimations.

Cette stratégie passe également par la digitalisation des services douaniers, le renforcement des contrôles aux frontières, mais aussi par des campagnes d’information auprès des voyageurs algériens résidant à l’étranger (France, Espagne, Turquie, Dubaï…).

Vigilance et transparence pour les voyageurs

En 2025, voyager vers l’Algérie avec des marchandises nécessite plus que jamais prudence et connaissance de la réglementation douanière. Si l’usage personnel reste autorisé, les abus sont de plus en plus traqués et sanctionnés.

Le commerce du cabas en Algérie est désormais dans le viseur des autorités, et les voyageurs doivent adapter leurs pratiques pour éviter les désagréments, les pertes matérielles et les poursuites. Une meilleure information et une plus grande transparence restent les clés pour voyager en toute sérénité.