Faux visas Schengen vendus pour plus de 200 millions en Algérie

visa schengen algerie

visa schengen algerie

Les autorités algériennes ont récemment mis fin aux activités d’une organisation criminelle impliquée dans la production et la commercialisation de faux visas Schengen. L’opération a conduit à l’arrestation de plusieurs suspects, y compris la directrice d’une agence de voyages située à Béjaïa, soupçonnée d’être la cheville ouvrière de ce trafic d’envergure. Les tarifs pour ces visas illégaux pouvaient atteindre jusqu’à 220 millions de centimes.

D’après le média Ennahar, l’affaire a été révélée au grand jour le 19 juin 2024, suite à la détention d’un individu, M. J., à l’aéroport d’Alger. Celui-ci s’apprêtait à s’envoler pour Barcelone avec un visa espagnol contrefait dans son passeport, ce qui a immédiatement alerté les autorités. Après interrogatoire, il a confessé avoir acquis le visa pour 65 millions de centimes, dont 50 millions pour le faux visa, auprès d’une agence à Béjaïa, dirigée par une certaine I. Sabrina.

Un second incident, survenu le 8 octobre 2024, impliquait Ch. Y., qui a également été arrêté alors qu’il tentait de partir pour l’Espagne avec un visa falsifié, obtenu pour 80 millions de centimes via la même agence. Ces incidents ont permis aux enquêteurs de remonter à la source du trafic.

Un trafic de faux documents orchestré par une agence de voyages

Les investigations approfondies ont révélé que I. Sabrina, gérante de l’agence, menait une double activité. Officiellement, elle dirigeait une entreprise légitime mais, dans l’ombre, elle orchestrée un trafic de documents falsifiés. Avec l’aide de deux collaborateurs, Z. Samia et D. Reda, elle fournissait des visas Schengen pour diverses destinations telles que l’Espagne, la France et le Canada, avec des prix fluctuant entre 150 et 220 millions de centimes.

Lors d’une perquisition, les autorités ont saisi plusieurs équipements informatiques et de communication, incluant 4 ordinateurs et 4 téléphones portables, ainsi qu’une voiture de type Seat Ibiza. L’examen des téléphones a révélé des communications avec M. Fouzi, le faussaire responsable de la confection des visas. Les messages comprenaient des commandes spécifiques pour des visas canadiens à 150 millions de centimes et des visas français à 220 millions.

Des clients prêts à payer des sommes importantes pour émigrer

Le réseau attirait une clientèle diverse, incluant des familles entières. Un cas notable est celui d’une famille de quatre personnes qui a versé 50 millions de centimes avant de se rétracter. Un autre individu, J. Lamine, a réussi à quitter l’Algérie le 22 juillet 2024 via l’aéroport d’Oran avec un faux visa espagnol obtenu grâce au réseau.

Lors de son audition, I. Sabrina a admis partiellement les faits, reconnaissant avoir agi comme intermédiaire pour M. Fouzi et avoir perçu des commissions. Elle a reçu 15 000 euros d’un client et 350 millions de centimes pour trois visas, mais a nié connaître la nature frauduleuse des documents.

Les prévenus, dont I. Sabrina, Z. Samia, D. Reda, et M. Fouzi, ont été déférés devant le tribunal de Dar El Beïda à Alger, accusés d’association criminelle, de faux et usage de faux, et de facilitation de l’émigration clandestine.

scroll to top